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Aujourd’hui, nous accueillons le Pr. Gildas Todinanahary, enseignant-chercheur à l’IH.SM de l’Université de Toliara. Il nous fait découvrir son univers de recherche et d’enseignement en sciences marines et biologie marine, tout en partageant son engagement en faveur des communautés locales vivant à proximité des récifs coralliens dans le sud-ouest de Madagascar.

I - Pouvez-vous vous présenter brièvement?

Je suis actuellement Professeur associé et Chef du Département Formation et Recherche à l’Institut Halieutique et des Sciences Marines (IH.SM), et un doctorat en biologie marine à l’Université de Mons en Belgique.
En 2023, j’ai été invité à enseigner à l’Université Harvard. J’ai également donné des conférences à l’Université de Mons en 2017 et 2022, ainsi qu’à plusieurs institutions et organisations internationales comme l’Association des pays riverains de l’Océan Indien (IORA), WIOMSA, et l’Assemblée Générale des Nations Unies.
Je suis membre du conseil d’administration de WIOMSA, membre du Groupe de travail sur les récifs coralliens de la Convention de Nairobi et coordinateur du Réseau Malgache des Récifs Coralliens.
Mon engagement se concentre sur la convention, la recherche et l’éducation pour des solutions dans les écosystèmes marins critiques.

II - En tant qu'enseignant chercheur en sciences marine et halieutique, quel est vôtre rôle principal et quelles sont vos principales missions?

Mon rôle en tant qu’enseigant-checheur est de former, encadrer et inspirer la prochaine génération de scientifiques et de professionnels dans le domaine des sciences marines et halieutiques, tout en menant des recherches appliqués qui contribuent à la conservation et au développement durable des écosystèmes marins.
Mes principales missions incluent:
1 – Enseignement et formation académique: Je suis responsable de cinq cours majeurs au sein de l’IHSM tel que la gestion de projet et leadership, méthodologie de recherche scientifique, exploration et suivi sous-marins, restauration et cartographie des habitats ainsi que la gouvernance des pêches et des aires marines protégées (AMP). J’enseigne également l’écologie et la gestion des récifs coralliens à l’École de Formation International à USA et dans le cadre des cours de biologie marine des universités de Liège et Mons à Belgique.
2 – Encadrement et supervision: Au cours de ma carrière, j’ai supervisé 66 étudiants, dont 30 en Master 2 à l’IH.SM, 12 stagiaire en licence, et 12 autres dans des formations professionnelles de courte durée. Actuellement, je supervise 4 étudiants en Master, 2 doctorants en direction principale et co-supervise 5 autres doctorants. Mon encadrement s’étend également à des étudiants internationaux, notamment des Global Sustainability Scholars (GSS) et des stagiaires des universités de Bruxelles et Liège.
3 – Recherche et innovation: Mes recherches portent sur des sujets tels que la restauration des récifs coralliens, l’aquaculture durable, la télédétection des écosystèmes marins, et l’évaluation de la résilience écologique. Ces recherches visent à apporter des solutions concrètes aux défis environnementaux, sociaux et économiques liés aux écosystèmes marins critiques.
4 – Développement de partenariats et mentorat: Depuis 2022, je mentor 2 à 4 Global Sustainability Scholars et Fellows par an et collabore avec des ONG, institutions académiques et organisations internationales pour renforcer l’impact des projets de recherche et de formation.
5 – Sensibilisation et vulgarisation: Je m’engage activement à sensibiliser les communautés locales, les étudiants, et les décideurs à l’importance de préserver la biodiversité marine et côtière à travers des initiatives éducatives et des publications scientifiques.
Mon impacts dans ces missions: Mon expérience, combinant enseignement, encadrement et recherche, contribue non seulement à former des scientifiques compétents, mais aussi proposer des solutions innovantes pour la conservation et le développement durables des écosystèmes marins. Mon objectif est de relier la science à la gestion pratique et à l’éducation, pour un impact à long terme sur la biodiversité marine et le bien-être des communautés côtières.

III - Votre thèse, intitulé « Évaluation du potentiel biologique, économique et social de l'élevage communautaire de coraux dans le sud-ouest de Madagascar» a été récompensée par le HERA Doctoral Thesis Awards en 2017 et à nouveau en 2020. Quels ont été les développements et les impacts de cette recherche depuis cette distinction?

Depuis ma thèse, cette recherche a évolué pour répondre à des défis environnementaux, économiques et sociaux encore plus large. Elle a permis de poser les bases d’initiatives concrètes et d’une dynamique nationale, régionale et internationale en matière de conservation et de gestion des récifs coralliens.
1 – Développement et impacts au niveau national:
– Projets de restauration et de gestion des récifs coralliens: Deux nurseries de coraux ont été mises en place, l’une à Toliara et l’autre à Nosy Be, pour alimenter des projets de restauration récifale et d’installation de récifs artificiels, avec le soutien du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable(MEDD) et le Ministère de la Pêche et de l’Economie Bleue. A Toamasina, nous collaborons avec des collègues chercheurs pour atténuer les impacts environnementaux liés à l’extension portuaire. Et sur la côte ouest de Madagascar, plusieurs ONG, associations locales et entreprises privées, avec l’appui des ministères techniques, mettent en œuvre des projets de récifs artificiels financés par des fonds publics et privés pour augmenter la biomasse halieutique.
– Soutien à la sécurité alimentaire: Nos recherches contribuent à renforcer les moyens de subsistance des communautés côtières grâce à l’augmentation des ressources halieutiques, tout en améliorant la biodiversité marine.
– Éducation et sensibilisation: Nous développons des outils innovants comme les structures autonomes de suivi des récifs coralliens, qui permettent de suivre la santé des écosystèmes, d’ensemencer les récifs et de produire des données exploitables pour une meilleure gestion environnementale.
– Adaptation face aux migrations côtières: Avec l’intensification des migrations internes vers les zones côtières en raison de raréfication des ressources terrestres, nos projets ciblent ces nouveaux enjeux en intégrant ces populations dans des stratégies de gestion durable.
2 – Développement et impacts au niveau régional et mondial:
– Science au service des décideurs (Science-to-Policy): Nous contribuons activement à des initiatives régionales sous l’égide de la Convention de Nairobi, notamment au sein des Task Forces sur les récifs coralliens. Ces groupes traduisent les résultats scientifiques en recommandations concrètes pour les décideurs politiques.
– Collaboration avec le WIOMSA et autres régionaux: Nous participons à l’élaboration de rapports régionaux et internationaux sur les récifs coralliens (GCRMN) et à la création d’un réseau régional sur la restauration récifale, soutenu par le Coral Reef Restoration Consortium et au renforcement des capacités des jeunes scientifiques. Nous avons initié et continuons à guider le réseau des jeunes scientifiques de l’Ouest de l’Ocean Indien (WIO-ECSN), offrant un cadre pour former et inspirer la prochaine génération de chercheurs dans la région.
– Diffusion des bonnes pratiques: Nos projets servent de modèles régionaux pour l’intégration des communautés locales dans les initiatives de restauration écologique et de gestion des ressources marines.
3- Vision globale et contributions concrètes: Nos recherches illustrent comment une approche scientifique intégrée peut répondre aux besoins critiques de Madagascar et de la région. Elle allie conservation de la biodiversité, amélioration des moyens de subsistance, et développement de capacités pour les jeunes chercheurs. En transformant les résultats scientifiques en solutions applicables, nos travaux renforcent la résilience des écosystèmes marins et côtières tout en améliorant la qualité de vie des populations vulnérables. C’est un exemple concret de l’impact que peut avoir la recherche scientifique sur les enjeux environnementaux et sociétaux à l’échelle locale et globale.

IV - Quel regard portez-vous sur l'état actuel de la recherche en biodiversité marine à Madagascar? Quelles sont, selon vous, ses forces et ses défis?

La recherche sur la biodiversité marine à Madagascar reste sous-développée malgré l’importance critique de cette thématique pour la gestion durable des ressources naturelles. Les institutions nationales jouent un rôle clé, mais elles font face à des défis structurels et financiers majeurs.
1- Forces:
– Institutions de renom: L’Institut Halieutique et des Sciences Marines (IH.SM) de l’université de Toliara est une institution publique de référence, avec plus de 60 ans d’expérience dans la recherche et formation en sciences marines et halieutiques. Le Centre National de Recherche Océanographique (CNRO) à Nosy Be complète ce réseau en se spécialisant dans les recherches.
– Excellence scientifique: Les travaux issus de ces institutions sont publiés dans des revues scientifiques internationales à fort impact, témoignant de la qualité et de la pertinence des recherches menées. L’IH.SM a formé depuis plus de 40 ans les cadres supérieurs du pays, qui ouvrent aujourd’hui au sein des ministères, des ONG internationales comme WWF et Conservation International ainsi à des entreprises privés exploitant la biodiversité marine.
– Engouement croissant: Une prise de conscience émerge parmi les jeunes et certains organismes, témoignant d’un intérêt renouvelé pour la recherche en biodiversité marine. Des acteurs privés, comme la Fondation pour les Aires Protégées et la Biodiversité de Madagascar (FAPBM), commencent à financer des projets liés à la conservation marine.
2- Défis:
– Sous financement chronique: Les ressources financières nationales, qu’elles soient gouvernementales ou privées, sont pratiquement inexistantes pour soutenir la recherche marine. Les financements internationaux, bien qu’important, excluent souvent les besoins cruciaux tels que l’acquisition de gros équipements, les infrastructures de recherche et le recrutement de chercheurs de haut niveau.
– Coûts élevés de la recherche marine: Les contraintes logistiques et techniques, comme l’accès aux sites marins éloignés ou l’acquisition d’équipements spécialisés( ex. drones sous-marins, bateaux de recherche), augmentent considérablement les coûts.
– Rétention des talents: Bien que nous formions d’excellents chercheurs malgaches, la capacité limitée des institutions à recruter ou offrir des opportunités compétitives entraîne une fuite des talents vers des organismes internationaux ou des entreprises privées.
3- Perspectives et opportunités:
Malgrés ces défis, Madagascar dispose d’atouts considérable. Le renommée de ces centres de recherche offre une base solide pour attirer des collaborations internationales. La montée en puissance d’acteurs privés et de fondations, comme la FAPBM, pourrait ouvrir de nouvelles voies de financement. Le dynamisme des jeunes chercheurs et l’intérêt croissant pour les sciences marines sont promoteurs pour l’avenir.
En outre, des initiatives régionales, telles que la participation active de Madagascar au Western Indian Ocean Marine Science Association (WIOMSA) et la convention de Nairobi, permettent de renforcer les capacités nationales tout en contribuant à des politiques basées sur la science à l’échelle régionale.
La recherche en biodiversité marine à Madagascar repose sur des institutions de qualités et une expertise reconnue, mais elle est freinée par un manque de financement et de moyens structurels. Une meilleure coordination entre les acteurs nationaux et internationaux, ainsi que le développement de mécanisme de financement adaptés, est essentielle pour exploiter pleinement le potentiel de la recherche marine et garantir la gestion des ressources marines du pays.

V- Vous concentrez vos recherches sur la conservation des récifs coralliens. Quelles stratégies pensez-vous que Madagascar devrait adopter pour valoriser durablement cette richesse marine au profit des générations futures?

Madagascar, riche en biodiversité marine mais confronté à une pauvreté généralisée, doit adopter une approche de conservation centrée sur les communautés locales. Ces dernières ne doivent pas seulement être impliquées en tant que main d’oeuvre pour des projets de conservation qui pourraient limiter leurs sources de nutrition et de revenus. Elle doivent être considérées comme les principales bénéficiaires et cibles de ces initiatives, car elles dépendent directement des récifs coralliens pour leur subsistance.
1- Une conservation centrée sur les communautés comme bénéficiaires clés:
– Reconnaître leur rôle vital: ces populations, qui dépendent des récifs pour leur sécurité alimentaire et leurs revenus, doivent être perçues comme des partenaires essentiels et bénéficiaires premiers des initiatives de conservation.
– Développer des approches inclusives: les projets de conservations doivent intégrer les priorités locales et offrir des avantages directs, comme des ressources de revenus alternatives( écotourisme, aquaculture durable) ou des mécanismes de partage des bénéfices issus de la gestion des ressources.
– Empowerment des communautés: Renforcer les capacités des communautés à gérer elles-mêmes les récifs grâce à des formations, des outils de suivi et des programmes éducatifs.
2- Intégration des besoins locaux dans les stratégie nationales.
Les lois malgaches, comme le Code des aires protégées, stipulent que la gestion des ressources naturelles doit contribuer à la réduction de la pauvreté. Cela souligne la nécessité d’une approche qui place les communautés locales au centre de la conservation.
– Aires Marines Protégées(AMP): Adapter la gestion des AMP pour répondre aux besoins nutritionnels et économiques des populations locales, tout en protégeant la biodiversité.
– Valorisation des savoirs locaux: Intégrer les connaissances traditionnelles des communautés dans les stratégies de gestion et de restauration des récifs coralliens.
3- Conservation basé sur des objectifs clairs et inclusifs.
Avant d’agir, il est essentiel de se poser des questions fondamentales: Pourquoi et pour qui conservons-nous les récifs coralliens?
L’objectif ultime de la conservation doit être défini en fonction des besoins des communautés locales, en tenant compte de leur dépendance directe aux récif pour :
– Leur sécurité alimentaire, par une gestion durable des ressources halieutiques.
– Leur bien être économique, par des activités génératrices de revenus comme l’écotourisme ou l’aquaculture.
– Leur résilience face aux changements climatiques, grâce à la protection naturelle offerte par les récifs contre l’érosion côtière.
4- Réduire les pressions sur les récifs tout en offrant des alternatives:
– Aquaculture durable: Développer des projets d’aquaculture qui réduisent la dépendance à la pêche sur les récifs tout en offrant des revenus stables aux communautés.
– Écotourisme: Encouragement un tourisme respectueux des écosystèmes, en intégrant les communautés locales comme acteurs principaux dans la gestion des infrastructures touristiques.
5- Renforcement des capacités des communautés et des institutions locales:
– Formation et éducation: Former les communautés locales pour qu’elles jouent un rôle actifs dans la conservation et la gestion des récifs.
– Développement de mécanismes participatifs: Impliquer de manière effective et sans ou avec moins d’influence externe, les communautés dans la prise de décisions, en leur donnant les moyens de gérer et de bénéficier directement des projets de conservation.
6- Une conservation adaptée au contexte national avec une vision mondiale:
– Adapter les tendances globales: Bien que les objectifs internationaux, comme ceux des ODD 14, soient essentiels, ils doivent être ajustés pour répondre aux réalités locales de Madagascar, où la pauvreté et la dépendance aux ressources naturelles exigent des solutions pragmatiques.
7- Mécanisme de financement innovant et inclusifs:
– Créer des partenariats avec des fondations, ONG et entreprises pour financer des projets qui placent les communautés au centre de la conservation.
– Explorer des options comme les paiements pour services écosystémiques, avec un partage équitable des bénéfices pour les communautés locales.
Pour que la conservation des récifs coralliens à Madagascar soit véritablement durable, elle doit placer les communautés locales au coeur des priorités. Les récifs ne doivent pas être simplement protégés pour des raisons écologiques, mais pour leur fondamental dans le bien-être et la survie des populations qui en dépendent.
Une conservation inclusive, intégrant des approches participatives et centrée sur les communautés, permettra de préserver cette richesse marine tout en garantissant un avenir meilleur pour les générations futures.

VI - Quel serait votre dernier message pour inspirer et motiver les jeunes malgaches à s'engager dans la recherche scientifique et la préservation de l'environnement?

Chers jeunes malgaches, le moment est venu de prendre conscience du rôle crucial que vous pouvez jouer dans la préservation de notre patrimoine naturel exceptionnel, aussi bien terrestre que marine. Madagascar, avec sa biodiversité unique au monde, est un trésor qu’il nous incombe de protéger et de valoriser pour les générations futures.
1- Croyez en la force de vos idées et de vos actions.
La recherche scientifique n’est pas un domaine réservé à quelques privilégiés ou à quelques classes. Elle est accessible à tous ceux qui ont une curiosité insatiable et une volonté de comprendre le monde qui les entoure. Vos idées, même modestes, peuvent avoir un impact immense si elles sont nourries par la passion et le travail acharné. Ne soyez pas désespérés par les limites et la faiblesse de nos écoles. Le contexte actuel, notamment l’avènement du numérique, nous offre l’opportunité d’apprendre plus et mieux. Apprenez tout simplement à “apprendre” et travaillez dur pour subvenir à vos besoins indispensables à la poursuite des études. Faites des “petits boulots” si nécessaire, valorisez vos ressources disponibles et les opportunités familiales pour continuer à étudier. N’oubliez pas que “Ny Fianarana no lova tsara indrindra”.
2- Engagez-vous pour un avenir durable.
La préservation de l’environnement ne consiste pas seulement à protéger des écosystèmes; il s’agit aussi de garantir une qualité de vie meilleure pour tout les communautés malgaches. La science et la conservation offrent des solutions concrètes aux défis que nous rencontrons, tels que la pauvreté, le changement climatique et l’épuisement des ressources naturelles. En vous engageant dans la recherche et la préservation de l’environnement, vous contribuez à bâtir un avenir où développement et respect de la nature coexistent harmonieusement. Le développement peut être garanti, seulement si les décisions prises sont basées sur la science.
3- Formez-vous et osez grand.
L’éducation est la clé de toute transformation. Profitez des formations disponibles, rejoignez des initiatives locales et internationales, et n’hésitez pas à sortir de votre zone de confort pour explorer de nouvelles opportunités. Changer de point de vue et n’attendez pas les autres pour faire ce que vous voulez comme résultat.
Ne vous limitez pas aux obstacles apparents: le manque de financement ou les défis logistiques. Chaque pas en avant, aussi petit soit-il, vous rapproche de vos objectifs. Rêvez grand et persévérez, car les sciences et la conservation ont besoin de leaders inspirants comme vous.
4- Soyez des ambassadeurs de votre environnement.
Vous êtes les gardiens de la richesse naturelle de Madagascar. Sensibilisez vos proches, inspirez vos amis, et montrez que chaque geste compte en adoptant les gestes que vous voulez les autres adoptent. La recherche scientifique et la préservation de l’environnement ne sont pas des missions isolées; ce sont des responsabilités collectives qui commencent par l’implication individuelle.
Bref, ensemble, construisons un Madagascar durable et fier de ses richesses naturelles. Votre engagement peut transformer Madagascar en un modèle de gestion durable et de conservation innovante. La biodiversité de notre île est non seulement un héritage, mais aussi une opportunité de créer un avenir prospère et équitable. N’ayez pas peur de prendre des risques, de poser des questions, et de défendre vos convictions. Vous êtes la génération du changement, et je crois fermement que votre passion, vos compétences et votre courage ouvriront la voie à un Madagascar où la science, la nature et le développement vont main dans la main. Soyez fiers de qui vous êtes et de ce que vous pouvez accomplir. L’avenir de notre pays dépend de vous, et je suis convaincu que vous saurez relever les défis avec brio.
Interview with Gas'Iray (translated with AI) | click to unfold

Today, we welcome Pr. Gildas Todinanahary, a professor and researcher at IH.SM, University of Toliara. He introduces us to his world of research and teaching in marine and fisheries sciences while sharing his commitment to local communities living near coral reefs in southwestern Madagascar.

I – Could you briefly introduce yourself?

I am currently an Associate Professor and Head of the Training and Research Department at the Institute of Fisheries and Marine Sciences (IH.SM). I hold a Ph.D. in Marine Biology from the University of Mons in Belgium.

In 2023, I was invited to teach at Harvard University. I also gave lectures at the University of Mons in 2017 and 2022, as well as at various international institutions and organizations, such as the Indian Ocean Rim Association (IORA), WIOMSA, and the United Nations General Assembly.

I am a board member of WIOMSA, a member of the Coral Reef Task Force of the Nairobi Convention, and the coordinator of the Madagascar Coral Reef Network.

My work focuses on conservation, research, and education to provide solutions for critical marine ecosystems.

II – As a professor and researcher in marine and fisheries sciences, what is your primary role, and what are your main responsibilities?

My role as a professor and researcher is to educate, mentor, and inspire the next generation of scientists and professionals in marine and fisheries sciences while conducting applied research that contributes to the conservation and sustainable development of marine ecosystems.

My key responsibilities include:

  1. Teaching and Academic Training:
    I am responsible for five major courses at IH.SM, including Project Management and Leadership, Scientific Research Methodology, Underwater Exploration and Monitoring, Habitat Restoration and Mapping, and Fisheries Governance and Marine Protected Areas (MPAs). I also teach Coral Reef Ecology and Management at the International Training School in the USA and as part of marine biology programs at the Universities of Liège and Mons in Belgium.

  2. Mentorship and Supervision:
    Over my career, I have supervised 66 students, including 30 Master’s students at IH.SM, 12 undergraduate interns, and 12 short-term professional trainees. Currently, I supervise four Master’s students, two Ph.D. candidates as the primary advisor, and co-supervise five other Ph.D. students. I also mentor international students, such as Global Sustainability Scholars (GSS) and interns from Brussels and Liège universities.

  3. Research and Innovation:
    My research focuses on topics like coral reef restoration, sustainable aquaculture, remote sensing of marine ecosystems, and ecological resilience assessment. These studies aim to provide concrete solutions to environmental, social, and economic challenges related to critical marine ecosystems.

  4. Partnership Development and Mentorship:
    Since 2022, I have mentored 2–4 Global Sustainability Scholars and Fellows annually and collaborated with NGOs, academic institutions, and international organizations to amplify the impact of research and training projects.

  5. Outreach and Public Engagement:
    I actively engage in raising awareness among local communities, students, and policymakers about the importance of preserving marine and coastal biodiversity through educational initiatives and scientific publications.

Impact:
By combining teaching, mentoring, and research, I contribute not only to training competent scientists but also to proposing innovative solutions for the sustainable conservation of marine ecosystems. My goal is to bridge science with practical management and education for long-term impacts on marine biodiversity and coastal community well-being.

III – Your dissertation, titled “Evaluation of the Biological, Economic, and Social Potential of Community-Based Coral Farming in Southwestern Madagascar,” received the HERA Doctoral Thesis Award in 2017 and again in 2020. What developments and impacts have arisen from this research since its recognition?

Since my thesis, this research has evolved to address broader environmental, economic, and social challenges. It has laid the foundation for concrete initiatives and fostered national, regional, and international momentum in coral reef conservation and management.

1. National Developments and Impacts:

  • Coral Reef Restoration and Management Projects:
    Two coral nurseries have been established, one in Toliara and another in Nosy Be, to support reef restoration and artificial reef projects, with backing from the Ministry of Environment and Sustainable Development (MEDD) and the Ministry of Fisheries and Blue Economy. In Toamasina, we collaborate with researchers to mitigate environmental impacts linked to port expansion. Along Madagascar’s west coast, several NGOs, local associations, and private companies, with support from technical ministries, are implementing artificial reef projects funded by public and private sources to increase fish biomass.

  • Food Security Support:
    Our research strengthens coastal communities’ livelihoods by enhancing fishery resources while improving marine biodiversity.

  • Education and Awareness:
    We are developing innovative tools like autonomous reef monitoring structures to track ecosystem health, seed reefs, and generate actionable data for better environmental management.

  • Addressing Coastal Migrations:
    With increased internal migration to coastal areas due to dwindling terrestrial resources, our projects target these new challenges by integrating these populations into sustainable management strategies.

2. Regional and Global Developments and Impacts:

  • Science-to-Policy Initiatives:
    We actively contribute to regional initiatives under the Nairobi Convention, particularly within the Coral Reef Task Forces, translating scientific results into concrete recommendations for policymakers.

  • Collaborations with WIOMSA and Other Regional Partners:
    We contribute to regional and international coral reef reports (GCRMN) and the creation of a regional coral reef restoration network, supported by the Coral Reef Restoration Consortium. Additionally, we strengthen the capacity of young scientists through initiatives like the WIO Early-Career Scientists Network (WIO-ECSN).

  • Dissemination of Best Practices:
    Our projects serve as regional models for integrating local communities into ecological restoration and marine resource management initiatives.

3. Global Vision and Concrete Contributions:

Our research demonstrates how integrated scientific approaches can address Madagascar and the region’s critical needs by combining biodiversity conservation, livelihood improvements, and capacity development for young researchers. By transforming scientific results into applicable solutions, our work enhances marine and coastal ecosystem resilience while improving the quality of life for vulnerable populations. This showcases how scientific research can have tangible impacts on environmental and societal challenges at local and global scales.

IV – What is your perspective on the current state of marine biodiversity research in Madagascar? What are its strengths and challenges?

Marine biodiversity research in Madagascar remains underdeveloped, despite its critical importance for sustainable natural resource management. National institutions play a key role but face significant structural and financial challenges.

1. Strengths:

  • Renowned Institutions:
    The Fisheries and Marine Sciences Institute (IH.SM) at the University of Toliara is a leading public institution with over 60 years of experience in marine and fisheries sciences research and training. The National Oceanographic Research Center (CNRO) in Nosy Be complements this network by specializing in targeted research.

  • Scientific Excellence:
    Research from these institutions is published in high-impact international scientific journals, reflecting the quality and relevance of their work. Over the past 40 years, IH.SM has trained senior officials who now serve in ministries, international NGOs such as WWF and Conservation International, and private companies utilizing marine biodiversity.

  • Growing Interest:
    There is increasing awareness among young people and certain organizations, signaling renewed interest in marine biodiversity research. Private entities, such as the Madagascar Biodiversity and Protected Areas Foundation (FAPBM), are beginning to fund marine conservation projects.

2. Challenges:

  • Chronic Underfunding:
    National financial resources, whether governmental or private, are nearly nonexistent for marine research. While international funding is significant, it often excludes crucial needs such as acquiring large equipment, building research infrastructure, and recruiting high-level researchers.

  • High Cost of Marine Research:
    Logistical and technical constraints, such as accessing remote marine sites or acquiring specialized equipment (e.g., underwater drones, research vessels), significantly increase costs.

  • Brain Drain:
    Although we train excellent Malagasy researchers, the limited capacity of institutions to recruit or offer competitive opportunities leads to talent migration to international organizations or private companies.

3. Opportunities and Perspectives:

Despite these challenges, Madagascar has considerable potential. The reputation of its research centers provides a solid foundation for attracting international collaborations. The rise of private actors and foundations, such as FAPBM, could open new funding pathways. The dynamism of young researchers and growing interest in marine sciences are promising for the future.

Moreover, regional initiatives, such as Madagascar’s active participation in the Western Indian Ocean Marine Science Association (WIOMSA) and the Nairobi Convention, strengthen national capacities while contributing to science-based policies at a regional level.

In summary, marine biodiversity research in Madagascar relies on high-quality institutions and recognized expertise but is hindered by a lack of funding and structural resources. Better coordination among national and international actors and the development of appropriate funding mechanisms are essential to fully leverage the potential of marine research and ensure sustainable management of the country’s marine resources.

V – Your research focuses on coral reef conservation. What strategies do you think Madagascar should adopt to sustainably value this marine treasure for future generations?

Madagascar, rich in marine biodiversity but facing widespread poverty, must adopt a conservation approach centered on local communities. These communities should not merely serve as labor for conservation projects that might limit their nutrition and income sources. Instead, they should be the primary beneficiaries and focus of these initiatives, as they directly depend on coral reefs for their livelihoods.

1. Community-Centered Conservation:

  • Recognize Their Vital Role:
    These populations, which rely on reefs for food security and income, should be seen as essential partners and primary beneficiaries of conservation initiatives.

  • Develop Inclusive Approaches:
    Conservation projects should integrate local priorities and offer direct benefits, such as alternative income sources (e.g., ecotourism, sustainable aquaculture) or benefit-sharing mechanisms from resource management.

  • Empower Communities:
    Strengthen communities’ capacity to manage reefs independently through training, monitoring tools, and educational programs.

2. Integration of Local Needs into National Strategies:

Malagasy laws, such as the Code on Protected Areas, mandate that natural resource management must contribute to poverty reduction. This highlights the need for an approach that places local communities at the center of conservation.

  • Marine Protected Areas (MPAs):
    Adapt the management of MPAs to meet the nutritional and economic needs of local populations while protecting biodiversity.

  • Valorizing Local Knowledge:
    Incorporate traditional community knowledge into strategies for coral reef management and restoration.

3. Conservation Based on Clear and Inclusive Objectives:

Before acting, it is essential to ask fundamental questions: Why and for whom are we conserving coral reefs?

The ultimate goal of conservation must align with the needs of local communities, considering their direct dependence on reefs for:

  • Food security: Sustainable fishery resource management.
  • Economic well-being: Income-generating activities such as ecotourism or aquaculture.
  • Climate resilience: The natural protection reefs provide against coastal erosion.

4. Reducing Pressures on Reefs While Providing Alternatives:

  • Sustainable Aquaculture:
    Develop aquaculture projects to reduce fishing pressure on reefs while providing stable incomes for communities.

  • Ecotourism:
    Promote ecosystem-friendly tourism by involving local communities as key actors in managing tourism infrastructure.

5. Strengthening Local Communities and Institutions:

  • Education and Training:
    Train local communities to actively participate in reef conservation and management.

  • Participatory Mechanisms:
    Involve communities meaningfully and with minimal external influence in decision-making processes, enabling them to manage and directly benefit from conservation projects.

6. A Context-Adaptive Approach with a Global Vision:

  • Adapting Global Trends:
    While international objectives, such as SDG 14, are essential, they must be tailored to Madagascar’s realities, where poverty and dependence on natural resources demand pragmatic solutions.

7. Innovative and Inclusive Financing Mechanisms:

  • Partner with foundations, NGOs, and businesses to fund projects that prioritize communities in conservation efforts.
  • Explore options like payments for ecosystem services with fair benefit-sharing for local communities.

For coral reef conservation in Madagascar to be genuinely sustainable, it must prioritize local communities. Reefs should not only be protected for ecological reasons but also for their fundamental role in the well-being and survival of the populations that depend on them. An inclusive conservation approach, integrating participatory strategies and community-focused initiatives, will preserve this marine wealth while ensuring a better future for generations to come.

VI – What is your final message to inspire and motivate Malagasy youth to engage in scientific research and environmental preservation?

Dear young Malagasy, now is the time to realize the crucial role you can play in preserving our exceptional natural heritage, both terrestrial and marine. Madagascar, with its globally unique biodiversity, is a treasure we must protect and value for future generations.

1. Believe in the Power of Your Ideas and Actions:

Scientific research is not reserved for a privileged few or specific classes. It is accessible to anyone with insatiable curiosity and a desire to understand the world around them. Your ideas, no matter how modest, can have a massive impact when fueled by passion and hard work. Don’t despair over the limitations and weaknesses of our schools. The current context, especially the rise of digital tools, offers the opportunity to learn better and more effectively. Simply learn how to “learn” and work hard to meet the essential needs for pursuing your education. Do small jobs if necessary and leverage family resources and opportunities to continue studying. Remember, “Ny Fianarana no lova tsara indrindra” (Education is the best inheritance).

2. Commit to a Sustainable Future:

Environmental preservation is not only about protecting ecosystems but also about ensuring a better quality of life for all Malagasy communities. Science and conservation offer concrete solutions to challenges like poverty, climate change, and natural resource depletion. By engaging in research and environmental preservation, you contribute to building a future where development and respect for nature coexist harmoniously.

3. Educate Yourself and Dream Big:

Education is the key to transformation. Take advantage of available training, join local and international initiatives, and step out of your comfort zone to explore new opportunities. Shift your perspective and don’t wait for others to do what you envision achieving.

4. Be Ambassadors for Your Environment:

You are the guardians of Madagascar’s natural wealth. Educate those around you, inspire your friends, and show that every action counts by modeling the behavior you wish others to adopt. Scientific research and environmental preservation are not isolated missions; they are collective responsibilities that begin with individual involvement.

In short, together, let us build a sustainable Madagascar proud of its natural wealth. Your commitment can transform Madagascar into a model of sustainable management and innovative conservation. The biodiversity of our island is not only a heritage but also an opportunity to create a prosperous and equitable future. Don’t be afraid to take risks, ask questions, and stand up for your convictions. You are the generation of change, and I firmly believe that your passion, skills, and courage will pave the way for a Madagascar where science, nature, and development go hand in hand. Be proud of who you are and what you can achieve. The future of our country depends on you, and I am confident that you will rise to the challenges brilliantly.